13 Avril 2008

WWE, l'entreprise qui parie sur le retour du catch en France

P. G. 06/05/2008


Vincent McMahon (au centre), président de la WWE, avec les catcheurs «Stone Cold» (au-dessus) et Bobby Lashley, tandis que le milliardaire Donald Trump (à gauche) se prépare à lui couper les cheveux sur le ring, lors d'un show à Detroit. Crédits photo : ASSOCIATED PRESS

Après NT1, Canal+, remet la discipline à l'honneur, aiguillonné par la World Wrestling Entertainment, un groupe américain qui pèse 486 millions de dollars de chiffre d'affaires.


Il déclenche de folles passions aux États-Unis mais continue de garder en France une image surannée. Le catch, déjà présent en prime time sur les écrans de la télévision française avec son petit succès sur NT1, la chaîne de la télévision numérique terrestre d'AB Group, fait maintenant son grand retour sur Canal +, via un magazine hebdomadaire sur CANAL+ Sport et en paiement à la séance sur CanalSatellite. L'idée de ses promoteurs : conquérir un nouveau marché et séduire très vite un public de masse. Les premiers pas sont encourageants. Six mois avant la Wrestlemania Revenge, le grand show qui se déroulera à Bercy en novembre prochain, 70 % des places auraient déjà été vendus.

L'artisan de ce come-back insolite est la WWE (World Wrestling Entertainment), une entreprise inclassable et familiale, qui oscille entre les statuts de fédération internationale et de créateur de contenus allant de la production musicale, à l'émission de télévision sans oublier la production de spectacles, l'édition de magazines et le merchandising. Ce petit empire dirigé par les très chics et très sérieux époux Linda et Vincent McMahon 66 % du capital , compte 600 salariés, un chiffre d'affaires annuel de 485,7 millions de dollars en 2007 pour un résultat net de 52,1 millions de dollars, quelques œuvres sociales et une mise en Bourse réussie en 1990 à New York.

Depuis vingt ans au Royaume-Uni

«Nous faisons tout nous-mêmes, insiste la présidence Linda E. McMahon. La production de contenus, leur marketing et leur distribution. Nous détenons la propriété intellectuelle de tout ce que nous créons et exploitons. Qu'il s'agisse des personnages en tout 160 caractères et donc “artistes” , de la musique originale, des shows télévisés, et de leur déclinaison en vidéo et sur les nouveaux médias ». Ces derniers allant du clip téléchargeable sur téléphone portable à des extraits de shows sur YouTube. Et d'affirmer que, pour l'instant, le recours aux sites communautaires n'a qu'une valeur marketing et promotionnelle.

Présente depuis vingt ans en Angleterre et depuis deux ans en Allemagne, Italie et Espagne, la WWE, dont le cœur de cible reste les 12-22 ans, lorgne maintenant vers le marché asiatique et notamment la Chine.

La stratégie est toujours la même, se glisser dans les programmes des chaînes de télévision en rappelant qu'aux États-Unis, les émissions de catch ont les mêmes vertus que les telenovelas et les soap-opéras : la fidélisation de l'audience. Le catch mise en effet sur la récurrence et le feuilletonnage bien huilés des personnages. Les histoires enchaînent les péripéties, mais les téléspectateurs connaissent déjà la fin.